Par Sébastien Tremblay
Cher Matthieu Dugal, j’ai eu l’honneur d’écouter votre émission de radio intitulée C’est secondaire, diffusée à ICI Première. Par cette lettre ouverte, j’aimerais vous remercier, ainsi que vos invités et votre équipe de production, d’avoir pris 15 minutes de temps d’antenne pour mettre en valeur la magnifique profession de technicien d’intervention en loisir.
Le 9 août 2019, votre équipe et vous avez reçu en studio l’auteur et chroniqueur Jean-Philippe Baril-Guérard, la militante autochtone Maïtée Labrecque-Saganash et l’autrice Érika Soucy. Ces trois invités ont tous vécu leur adolescence au tournant des années 2000, d’où le thème de votre émission ; l’école secondaire !
Je dois vous avouer que je ne connaissais pas du tout votre émission. C’est mon père qui est tombé sur cet épisode qui abordait l’importance du technicien d’intervention en loisir et des activités parascolaires dans la vie des adolescents.
(Crédit photo : Sébastien Tremblay, à la sortie de son quart de travail)
Puisque je suis technicien d’intervention en loisir dans une école secondaire et que je suis passionné par mon travail, je me suis fait un devoir d’écouter votre émission dès que j’ai appris son existence. J’ai été absolument charmé. Je l’ai écoutée trois fois, rien de moins. Je la réécouterai sans doute quand je vivrai des moments plus difficiles sur le plan professionnel ou quand je sentirai le besoin d’être rassuré sur l’importance et l’impact de mon métier.
Lorsque mon père m’a dit que l’émission parlait de mon emploi, je me suis tout de suite dit que ça devait en parler pendant quelques secondes, deux minutes tout au plus. Nous, techniciens d’intervention en loisir, sommes si habitués de travailler dans l’ombre. J’ai donc été agréablement surpris que vous en fassiez la thématique centrale de cet épisode. Un gros 15 minutes de discussion fascinante incluant une longue entrevue avec une des nôtres. Je ne connais pas personnellement Geneviève Lalande, mais je connais de nombreux techniciens d’intervention en loisir en milieu scolaire. Nous sommes presque tous comme elle : nous sommes dynamiques, passionnés et prêts à tout pour que nos élèves se développent, apprennent à avoir confiance en eux, apprennent ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent devenir, apprennent à s’organiser, apprennent à vivre en société, apprennent à apprendre...
Apprendre. C’est un mot qui est souvent réservé à l’aspect académique de l’école. Très loin de moi l’idée de dénigrer le travail que font les enseignants – ils font un travail absolument colossal –, mais je pense depuis longtemps, et c’est appuyé par des études scientifiques, que de nombreux apprentissages se font dans l’ « ici et maintenant », dans les petits moments du quotidien qui peuvent sembler banals, mais qui, additionnés les uns aux autres, ont un impact majeur sur le développement d’un adolescent. Les activités parascolaires permettent cela. Ce sont des compléments fondamentaux à l’enseignement en classe.
Vous l’avez bien nommé dans l’émission, les activités parascolaires peuvent aller dans tous les sens. Il y a bien sûr les sports (ligues compétitives ou non), les arts et la culture (troupe de théâtre, Secondaire en spectacle, l'improvisation et bien plus), l’implication citoyenne (conseil des élèves, brigade verte pour l’environnement) et je pourrais continuer longtemps en nommant la robotique, les ateliers culinaire, la création de bijoux, le club de débats philosophiques, le comité d’organisation de tournois de jeux vidéo, ok je m’arrête… Ah! et j’oubliais l’organisation des fêtes thématiques, comme Halloween, Noël ou Pâques, et les comités d’activités spéciales ponctuelles… Ah! et… Ok, je m’arrête pour vrai.
(Crédit photo : Sébastien Tremblay, regardant attentivement, comme plusieurs élèves, à la finale du tournoi de Mario Kart, organisé en parascolaire par un enseignant)
Je vous ai nommé ici une petite partie de ce que le comité de la vie étudiante de mon école, dont je fais évidemment partie, organise et coordonne au quotidien.
Cette année, nous avons eu l’occasion d’avoir une enveloppe budgétaire substantielle afin de mettre toute cette programmation en place. C’est du jamais vu! J’ai dit plus tôt que nous sommes habitués de passer sous le radar. Nous sommes aussi habitués à faire beaucoup avec peu de ressources. Quand on pense à la créativité, on pense aux peintres ou aux auteurs qui poussent leur créativité au maximum pour nous faire vivre des émotions. Les acteurs de changement, nous sommes souvent considérés comme des pousseux de ballon, et pourtant…
En mon nom personnel et au nom du comité de la Journée nationale des techniciens d'intervention en loisir, nous vous remercions, Monsieur Dugal. Merci à toute votre équipe d’avoir mis en valeur notre profession. Merci d’avoir démontré que nous sommes créatifs pour pousser la jeunesse d’aujourd’hui à créer le monde de demain.
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